
SWITCH
TRIO

Nouvel album "In Town" sorti le 6 novembre!
“Un swing impressionnant !” — FRANCE MUSIQUE
"Cette musique coule, tranquille et sûre d’elle-même à la fois, ne perdant jamais de vue l’idée d’un swing sous-jacent, quel que soit le tempo adopté. In Town est un refuge mélodique dans lequel il fait bon vivre. Ici, la virtuosité ne prend jamais le pas sur la sensibilité, le sourire est de mise. " CITIZEN JAZZ
" L’équilibre musical évident du trio est aussi présent dans le choix du répertoire. Leurs arrangements et leurs solos sont du même niveau : capiteux , charpentés, subtils. Il est facile d’entrer dans l’intimité de ce trio par la porte du jardin. Ils nous font partager une fraîcheur, une simplicité de ton et un plaisir de jouer communicatifs." — Philippe BAUDOIN
"Ce trio séduit d'emblée par sa fraîcheur et sa spontanéité. Sans parler, bien sûr, du talent intrinsèque de ses membres. Un vrai régal" — JAZZ MAGAZINE
« Un refuge mélodique dans lequel il fait bon vivre. Ici, la virtuosité ne prend jamais le pas sur la sensibilité » NOTES VAGABONDES
"Le trio piano, guitare, contrebasse est au jazz ce que le quatuor à cordes est à la musique classique : l’une des choses les plus difficiles à maîtriser ; l’écoute entre les partenaires doit être à son maximum, l’équilibre des forces atteindre une parfaite balance et l’ego de chacun mis en veilleuse. Mais cette osmose, quand elle est réussie, donne de grandes joies aux participants comme à l’auditeur. Cette formule instrumentale a eu de grands ancêtres, à commencer par le trio du pianiste et chanteur Nat « King » Cole qui d’emblée atteint la plus grande perfection, influençant tous ceux qui le suivront dans cette voie royale : Art Tatum, Oscar Peterson et Ray Charles, notamment. Ces deux derniers n’hésitant pas à copier le King y compris quand ils jouent les crooners. Sans oublier le premier trio d’Ahmad Jamal et des expériences ponctuelles de Lennie Tristano, Carl Perkins et Roger Kellaway. Tous ces leaders sont des pianistes. Une seule exception : le trio du guitariste Tal Farlow avec le fantastique pianiste Eddie Costa.
Curieusement, depuis les années 1960, peu de jeunes musiciens ont repris cette trilogie particulière à leur compte. D’où l’intérêt de ce disque qui renoue de belle manière avec une tradition que l’on croyait perdue.
Fred Nardin définit simplement le projet « comme un écho aux grands trios qui me font rêver, tels ceux de Nat King Cole ou d'Oscar Peterson ». Pari réussi, l’écho en question n’étant pas celui de la mode, ni de la copie, mais celui d’un jazz qui, s’il est jeune, garde la mémoire de ses racines : swing et sens du blues, deux éléments nobles.
L’équilibre musical évident du trio est aussi présent dans le choix du répertoire : quelques standards connus ou moins connus retricotés, revigorés, mêlés à de belles compositions originales de Maxime Fougères et de Fred Nardin qui les ancrent plus dans le présent. Leurs arrangements et leurs solos sont du même niveau : capiteux, charpentés, subtils.
À remarquer une composition d’un pianiste peu connu : Dan Nimmer qui est le swinguant partenaire actuel de Wynton Marsalis. Vous reconnaitrez peut-être les harmonies de Out of Nowhere derrière le thème de 317 East 32nd St. de Tristano.
Je termine sur une chose qui m’a vraiment bluffé, car elle démontre une absence de pression, une décontraction, à tout prendre une liberté chez ces jeunes musiciens que beaucoup attendent au tournant. Voilà qu’ils ne sont pas systématiquement dans l’étalage de leur virtuosité, de leur science harmonique. Ils n’hésitent pas non plus à s’éloigner d’une certaine ligne actuelle du jazz. Avec un bel aplomb et un bel entrain, ils jouent Mood Indigo avec les harmonies les plus basiques, sans arrangement, dans un complet dépouillement, sans rien vouloir prouver. Du rarement entendu en disque aujourd’hui : un petit bœuf impromptu et cool comme on en fait chez soi sans contrainte, entre amis, après diner. Ce n’est pas étonnant si ce jazz de chambre a été enregistré « at home », peut-être après un bon dessert? La prise de son ‘faite à la maison’ met particulièrement en valeur la ‘fine rondeur’ de son de chaque musicien.
Il est facile d’entrer dans l’intimité de ce trio par la porte du jardin. Ils nous font partager une fraîcheur, une simplicité de ton et un plaisir de jouer communicatifs."
Philippe Baudoin
Switch Trio


It Ain't Necessarily So - Switch Trio

Switch Trio @ Duc des Lombards

317 East 32nd Street - Switch Trio

Hope

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CHRONIQUE DE L'ALBUM "In Town" par Denis Desassis dans CITIZEN JAZZ le 6 décembre 2020.
Par un phénomène assez sibyllin, le Switch Trio semble vouloir inverser le cours des événements. En 2012, alors que l’idée d’un confinement généralisé ne hantait aucun esprit doté de toutes ses facultés, il publiait At Home dont la pochette offrait une « vue sur canapé », comme par anticipation des jours de pandémie à venir. Et voilà qu’au moment où les murs de nos habitations sont devenus nos horizons indépassables (ou presque), paraît In Town. Une ville qui s’offre aux regards dans un rayon bien supérieur à un kilomètre, aperçue toutefois depuis une baie vitrée, il faut le souligner. Au-delà de cette entrée en matière taquine, on reconnaîtra que ce disque est avant tout synonyme du plaisir de retrouver trois musiciens décidés à poursuivre leur travail de célébration d’un jazz du swing, porteur de son histoire, et poussés dans un élan commun par la joie d’être vivants dans la musique de l’instant. C’est là un atout fort appréciable en ces temps où la musique live est condamnée à la réclusion sanitaire.
Inutile de présenter le pianiste Fred Nardin, connu - outre ses multiples incursions dans les clubs parisiens et sa fréquentation d’une belle galerie de pointures (Leon Parker, Stefano Di Battista, Hugo Lippi, Sophie Alour ou Gaël Horellou pour n’en citer que quelques-unes) - pour être le co-directeur artistique de ce grand ensemble pédagogico-jazzistique qu’est The Amazing Keystone Big Band. Voilà un (toujours) jeune musicien chez qui le groove circule au même rythme que le sang dans les veines. C’est tout logiquement qu’on retrouve au programme de son deuxième rendez-vous, aux côtés de ses complices Maxime Fougères (guitare) et Samuel Hubert (contrebasse), une poignée de compositeurs fétiches : Billy Strayhorn (« Take The A Train »), Mulgrew Miller (« Second Thought »), René Thomas (« Blue Tempo », sans doute l’un des plus beaux moments du disque) ou encore Benny Golson (« Out Of The Past ») ; sans oublier celui qui ne nous avait pas encore quittés au moment de l’enregistrement du disque en 2017, l’immense Steve Grossman (« Song For My Mother »). Nardin quant à lui dédie une de ses deux compositions originales à un certain « Mister K.B. » derrière lequel se cache sans nul doute l’un de ses maîtres en piano, Kenny Barron.
Cette musique coule, tranquille et sûre d’elle-même à la fois, ne perdant jamais de vue l’idée d’un swing sous-jacent, quel que soit le tempo adopté. In Town est un refuge mélodique dans lequel il fait bon vivre. Ici, la virtuosité ne prend jamais le pas sur la sensibilité, le sourire est de mise. Tout ceci rappelle ce que nous disions déjà au sujet de Opening, le disque du trio de Fred Nardin : « le sentiment de plénitude qui vous gagne à l’écoute d’une musique combinant le désir de porter en elle l’histoire du jazz et de raconter le monde d’aujourd’hui ». Était soulignée aussi la faculté de composer des mélodies qui seraient de « possibles standards ». Tout cela est plus vrai que jamais : les trois thèmes écrits par les membres du trio viennent se glisser au milieu des reprises avec le plus grand naturel. Leur cohabitation avec ces témoignages des grandes heures du jazz est comme une évidence. À défaut de ressentir au plus près cette musique dans la chaleur d’un club ou d’une salle de concert, on pourra en attendant le retour à une vie normale mettre à profit nos heures confinées grâce à cette séduisante balade « en ville ».